L´Initiative d´Excellence

Dans le but d’accroître la flexibilité, la compétitivité et la qualité de sa recherche, l’Allemagne a choisi en 2005 de renforcer la recherche universitaire et de créer des pôles universitaires d’excellence, ce qui a été mis en œuvre par le programme Initiative d’excellence. Mené sous l’égide de l’Agence allemande de moyens pour la recherche (DFG) et du Wissenschaftsrat (Haut conseil pour la science), ce programme de financement s’étend sur une période de douze ans découpée en deux phases de financement, dont 75% est à la charge de l’Etat fédéral, et les 25% restant sont à la charge des Länder.

Il comprend 3 grands axes :

  • Le soutien au transfert technologique par la sélection de clusters d’excellence (« Excellenzcluster ») au sein d’universités ou d’organismes de recherche extra-universitaires en relation avec l’industrie.
  • Le soutien à l’excellence scientifique via la sélection d’écoles doctorales (« Graduiertenschulen »).
  • Le soutien à des concepts d’avenir (« Zukunftskonzepte ») des universités pour la promotion de la recherche universitaire de pointe. Ce statut ne peut être accordé qu’aux universités se voyant primées dans les trois lignes de soutien (école doctorale, cluster d’excellence, concept d’avenir).

Première phase

La première phase, de 2006 à 2011, a mobilisé la somme de 1,9 Md€.

Un comité décisionnel composé d’experts de la DFG et du Wissenschaftsrat a été chargé de coordonner l’évaluation par des évaluateurs externes des projets présentés par les universités. A l’issue de deux appels à projets (2006 et 2007), le comité a décidé le financement de 39 écoles doctorales (1M€/an/école en moyenne), 37 clusters d’excellence (6,5 M€/an/cluster en moyenne) et de neuf concepts d’avenir soit neuf « universités d’élite » (21M€/an/université en moyenne), qui sont les suivantes :

  • Sélectionnées en 2006 :

         Institut de technologie de Karlsruhe (KIT, Bade-Wurtemberg)

         Université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU, Bavière)

         Université technique de Munich (TUM, Bavière)

  • Sélectionnées en 2007 :

         Université technique de Rhénanie du Nord-Westphalie à Aix-la-Chapelle (RWTH)

         Université libre de Berlin

         Université de Constance (Bade-Wurtemberg)

         Université de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg)

         Université de Göttingen (Basse-Saxe)

         Université d’Heidelberg (Bade-Wurtemberg)

Seconde phase

 

Le 12 mars 2010 a été lancée la seconde phase de l’initiative d’excellence, qui porte sur la période 2012-2017. Une des nouveautés principales a été la possibilité pour les établissements de se regrouper autour de projets d’écoles doctorales ou de clusters d’excellence, dans la mesure où une synergie et une réelle coopération existaient, cette décision ayant pour but de ne pas exclure de l’initiative les universités de petite et moyenne taille.

Les projets primés ont été annoncés en juin 2012. 2,4 milliards de financement ont été accordés à 45 écoles doctorales, 43 clusters d’excellence et 11 « concepts d’avenir  » portés par 39 établissements. Dans les écoles doctorales choisies, 33 participaient déjà à la première phase et 12 sont de nouvelles écoles. Pour les clusters d’excellence, le ratio est de 31 et 12, et pour les « concepts d’avenir », de six et cinq. Les neuf universités sélectionnées en première phase concourraient en effet avec d’autres établissements pour obtenir de nouveaux financements.

Universités nouvellement subventionnées :

         Université Humboldt de Berlin (HU)

         Université de Brême

         Université de Cologne (Rhénanie du Nord-Westphalie)

         Université Technique de Dresde (Saxe)

         Université de Tübingen (Bade-Wurtemberg)

Universités ayant vu leurs subventions prolongées :

         Université Technique de Rhénanie-Westphalie d’Aix-la-Chapelle

         Université libre de Berlin (FU)

         Université de Constance

         Université d’Heidelberg

         Université Technique de Munich (TUM)

         Université Ludwig Maximillian de Munich (LMU) 

En revanche, le KIT ainsi que les universités de Fribourg-en-Brisgau et Göttingen l’ont perdu.

Quel avenir pour l’Initiative d’excellence ?

La deuxième phase de l’Initiative d’Excellence ne bouleverse pas fondamentalement la donne dans le paysage allemand de l’enseignement supérieur et de la recherche, tel qu’il a été redéfini depuis 2006. Les résultats ne remettent pas en cause les fondements de notre coopération. Si l’on s’éloigne de la terminologie utilisée par la presse (« Université d’élite ») et l’on revient à la terminologie initiale (« Concept d’avenir »), la disparition du KIT dans la liste des lauréats pourrait s’expliquer par le fait que la fusion entre l’université de Karlsruhe et l’institut Helmholtz de Karlsruhe en un institut pour l’innovation et la recherche, que le KIT avait mise en avant pour être sélectionné en 2006, a déjà été entièrement réalisée.

Dans les évolutions remarquables, on peut souligner la présence, pour la première fois, de deux universités de l’ex-RDA dans les « Concepts d’avenir » (l’Université Humboldt de Berlin et l’Université technique de Dresde), récompensant par là des efforts continus en faveur de la recherche de pointe et de l’internationalisation, en particulier le programme dédié à la R&D dans les nouveaux Länder mis en place en 2008.

S’il n’est a priori pas prévu de troisième phase de l’initiative d’excellence en 2017, le gouvernement fédéral n’exclut pas de poursuivre le financement pour les nouvelles universités sélectionnées en 2012 au-delà de 2017, pour cinq années supplémentaires, grâce à un cofinancement important du gouvernement fédéral, répondant en cela aux inquiétudes de la communauté.