Sécurité alimentaire : l’enzyme qui libère davantage d’énergie

 

Une équipe de chercheurs internationaux, dont fait partie l’Université Georg-August de Göttingen (Basse-Saxe), a identifié une mutation génétique qui augmenterait la digestibilité de l’amidon de sorgho [1], et par conséquent l’accès aux calories que renferme cette céréale. Cette découverte contribue à la progression vers une garantie de sécurité alimentaire, problématique complexe qui doit faire face aux défis d’approvisionnement que représentent la croissance démographique exponentielle dans les pays en développement et les changements climatiques. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Nature Communication [2].

 

 


Gros plan sur un plant de sorgho
Crédits : Université de Göttingen

La population du continent africain est en partie atteinte de sous-nutrition. De nombreuses céréales y sont cultivées, mais avec des rendements très faibles dus aux conditions climatiques extrêmes. Le sorgho est un aliment de base indispensable aux populations locales de par sa grande résistance à la chaleur, mais il ne renferme que peu d’énergie.

Le métabolisme de l’amidon est l’élément clé pour la mise à disposition des calories contenues dans une céréale. L’équipe de chercheurs a identifié une mutation génétique naturelle codant l’enzyme qui catabolise l’amidon : la « pullulanase ». L’enzyme synthétisée possède une nouvelle caractéristique qui pourrait améliorer la digestibilité du sorgho et par conséquent l’accès à son contenu énergétique.

Cependant, les mutations des gènes influençant le métabolisme de l’amidon peuvent avoir parfois des effets négatifs sur le rendement agricole de la céréale. En effet, ces gènes sont très peu sollicités lors de la sélection naturelle. Néanmoins, les nouvelles caractéristiques de l’activité de l’enzyme pullulanase devraient pouvoir être répétées dans les programmes de sélection végétale, sans avoir d’effets néfastes sur les besoins du sorgho en ressources limitées telles que l’eau ou les sols fertiles.


Essais sur le terrain du sorgho à Gatton (Queensland, Australie). Les sacs en papier sont utilisés pour empêcher la propagation du pollen parvenu à maturité.
Crédits : Université de Göttingen

[1] Le sorgho (ou sorgo) est une plante de la famille des Poaceae (Graminées). Elle est cultivée dans les régions tempérées et chaudes comme plante fourragère ou comme céréale.

Pour en savoir plus, contacts :

– [2] Gilding et al. (2013) « Allelic variation at a single gene increases food value in a drought-tolerant staple cereal ». Nature Communications, http://dx.doi.org/10.1038/ncomms2450
– Maik Eckardt, Université Georg-August de Göttingen, presse et communication – tél. : +49 551 39 78 27 – email : maik.eckardt@zvw.uni-goettingen.de – site internet : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/aTsL6

 

Sources :

« Gen erhöht verwertbaren Energiegehalt von Getreide » – Communiqué de presse de l’Université Georg-August de Göttingen – 12/02/2013 – http://www.uni-goettingen.de/de/3240.html?cid=4398

 

Rédacteurs :

Clément Guyot, clement.guyot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr