Développement de plans d’action européens pour lutter contre les déchets en mer

 

Lors de la Conférence internationale sur la prévention et la gestion des déchets marins dans les mers d’Europe [1], le Ministre fédéral de l’environnement, Peter Altmaier, a appelé à redoubler d’efforts pour lutter contre cette pollution diffuse et croissante. « Les nappes géantes de déchets sont la preuve évidente que nous n’avons pas pris cette menace suffisamment au sérieux. La pollution des océans est un problème urgent auquel nous devons consacrer toute notre attention » a déclaré le ministre.

 

 


Carte mondiale des vortex océaniques de déchets
Crédits : National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) : agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère

Chaque année, environ 6,4 millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans la mer et 80% de ces déchets ne proviennent pas des navires mais des côtes environnantes. Aujourd’hui, la surface des océans compte en moyenne 13.000 morceaux de plastiques au kilomètre carré. Pour que, d’ici 2020, l’Allemagne et l’Union européenne atteignent une situation écologique de leurs mers jugée « correcte », tous les flux d’ordures pénétrant dans les mers doivent ainsi être arrêtés.

L’objectif de la conférence était d’élaborer plusieurs plans d’action régionaux destinés aux zones maritimes européennes. De ce fait, plusieurs principes fondamentaux ont été choisis pour guider le développement de ces plans d’action :
– le principe de précaution : la mise en place des mesures ne doit pas être retardée par le manque d’information scientifique, car les connaissances actuelles sont suffisantes pour établir des priorités, des actions ciblées et mettre en oeuvre des solutions ;
– le principe pollueur-payeur : toute entité responsable d’une pollution doit assurer le coût du nettoyage de celle-ci et de la restauration de l’écosystème affecté ;
– le principe de prévention à la source : l’entrée des déchets dans le milieu aquatique doit être évitée. Cette approche préventive est plus rentable et plus efficace que le ramassage des détritus marins. Pour cela, un effort international d’amélioration de la gestion des déchets en amont (collecte, tri et recyclage) doit être mené.

Une dizaine d’actions prioritaires, qui rejoignent les conclusions de la conférence Rio+20, ont également été listées, et concernent principalement la législation européenne, le besoin de données scientifiques, le financement des mesures et le rôle de l’économie verte [2].

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] La Conférence internationale sur la prévention et la gestion des déchets marins dans les mers d’Europe s’est déroulée à Berlin du 10 au 12 avril 2013. Ces trois jours ont été organisés par l’Agence fédérale pour l’environnement (UBA), le Ministère fédéral de l’environnement, de la conservation de la nature et de la sûreté nucléaire (BMU) ainsi que la Commission européenne. La conférence a réuni près de 200 représentants du gouvernement, du milieu universitaire et d’associations environnementales et d’organisations industrielles. http://www.marine-litter-conference-berlin.info/
– [2] La liste détaillée des actions prioritaires est disponible sur le site de la conférence (en anglais) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/8zcZI

 

Sources :

« Peter Altmaier: Vermüllung der Meere stoppen », communiqué de presse du BMU – 12/04/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/el3Kc

 

Rédacteurs :

Clément Guyot, clement.guyot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr